Avec un nombre estimé à 120 millions
d'Afro-Brésiliens, le Brésil compte plus de personnes d'origine Africaine que
n'importe quel autre pays du monde, à l'exception du Nigeria, qui compte
environ 220,8 millions d'habitants. Le 20 novembre est commémoré en tant que Journée
de la Conscience Noire au Brésil en
hommage à Zumbi dos Palmares. Figure emblématique de la culture Afro-Brésilienne,
Zumbi dos Palmares est considéré comme un symbole de la résistance à
l'esclavage et de la volonté d'émancipation, et le leader du quilombo le plus
réussi de l'histoire du Brésil. Encore aujourd'hui, Zumbi et son épouse Dandara
restent une source d'inspiration et de force pour la population nombreuse que
constituent les Afro-Brésiliens, le peuple le plus opprimé du Brésil.
La Diaspora Africaine du Brésil
Même si les indigènes ou autochtones de tous les continents étaient des Noirs, l'héritage du colonialisme, de l'esclavage, de l'impérialisme et du néocolonialisme a également donné naissance à une Diaspora Africaine qui s'étend sur toute la planète.
Avec un nombre estimé à 120 millions d'Afro-Brésiliens, le Brésil compte plus de personnes d'origine Africaine que n'importe quel autre pays du monde, à l'exception du Nigeria, qui compte environ 220,8 millions d'habitants.
Sur les 215 millions d'habitants du Brésil, plus de la moitié (56%) sont Afro-brésiliens.
Peu de gens connaissent la véritable histoire de l'abolition de l'esclavage au Brésil. Dans l'imaginaire populaire, la dame patronnesse a "libéré" les personnes réduites en esclavage et le même mythe est colporté dans l'histoire officielle.
Le Brésil a été le dernier pays du monde occidental à abolir la réduction d'êtres humains à l'esclavage en 1888. Contrairement aux idées reçues, la fin de l'esclavage au Brésil n'était pas une concession de l'empire; ce droit a été acquis grâce à la lutte des Noirs réduits en esclavage.
La loi Áurea ou loi d'or, signée le 13 mai 1888, n'a libéré qu'environ 5% de la population réduite en esclavage. Les autres ont gagné leur liberté par des évasions et la création des quilombos, des villages indépendants; ou par l'organisation de confréries pour acheter des lettres d'émancipation.
Le Brésil a été bâti par l'asservissement des peuples indigènes et de millions d'Africains. Sur les 12 millions d'Africains amenés dans le Nouveau Monde, près de la moitié, soit 5,5 millions de personnes, ont été emmenées de force du golfe du Bénin ou d'Afrique centrale vers le Brésil dès 1540 et jusque dans les années 1860. L'esclavage au Brésil, comme dans d'autres régions des Amériques, était brutal et horrible. Malgré cela, l’idée selon laquelle l'esclavage au Brésil était moins cruel qu'ailleurs persiste encore aujourd'hui.
Pendant plus de trois siècles, des millions d'Africains enlevés dans la région du Bas-Congo de l'actuelle République Démocratique du Congo et de l'Angola ainsi que leurs descendants ont été maintenus en captivité dans toutes les Amériques et forcés de fournir la main-d'œuvre qui générerait de grandes fortunes pour leurs ravisseurs.
Pourtant, dans chacun de ces endroits, il existait des Quilombos, des peuplements fondés par des Africains qui résistaient au régime d'esclavage qui a prévalu au Brésil pendant plus de 300 ans. Le plus grand et le plus puissant d'entre eux était le Quilombo dos Palmares, qui comptait 30 000 habitants à son apogée.
Situé entre les états d'Alagoas et de Pernambuco dans le nord-est du Brésil, Quilombo dos Palmares a été fondé par des Africains à la fin du XVIe siècle pour résister aux colonisateurs et esclavagistes européens.
Pendant près de cent ans, les Africains de Quilombo dos Palmares se sont battus contre leurs esclavagistes, en particulier les portugais qui tentaient de coloniser le Brésil. Doté de compétences organisationnelles, militaires et architecturales efficaces, Quilombo dos Palmares était également entouré d'une haute clôture faite d'argile et de palmiers. Il y avait trois entrées qui étaient protégées par au moins deux cents guerriers avec des armes et des munitions pour vaincre les colonisateurs.
Zumbi dos Palmares
Zumbi dos Palmares, un descendant de guerriers Imbangala d'Angola et un chef militaire sagace et habile était le leader de Quilombo dos Palmares. Son épouse, Dandara, elle-même une combattante et défenseure de la libération anti-esclavagiste, était la leadeuse de la branche féminine de l'armée Palmares. Dandara s’occupait des enfants malades, des personnes âgées et ceux qui étaient blessés par les esclavagistes. Pendant des années, Quilombo dos Palmarès était défendu par Zumbi et Dandara contre les expéditions militaires qui avaient pour but de ramener en esclavage les fugitifs.
Trahi par l'un des siens, Zumbi fut capturé et décapité par les portugais le 20 novembre 1695.
Après l'assassinat de Zumbi, plusieurs révoltes des personnes tenues en esclavage au Brésil ont été enregistrées, notamment en 1807, 1809, 1813, 1816 et 1827.
Toutefois, le soulèvement le plus important fut en 1835, dans ce qui est connu depuis comme la Révolte des Malês. La révolte des Malês était dirigée par un groupe d'hommes haoussa et yoruba, pour la plupart des musulmans, amenés au Brésil depuis le Nigeria, le Niger, le Mozambique et le Soudan actuels ainsi que depuis d'autres pays Africains. La Révolte des Malês a également été trahie.
De la résistance des fugitifs et des quilombos aux associations religieuses Noires, à la quête inlassable des personnes asservies pour la liberté légale, beaucoup d'autres, comme Zumbi, sont morts dans leur lutte pour l'abolition de l'esclavage au Brésil.
Encore aujourd'hui, Zumbi et Dandara dos Palmares restent une source d'inspiration et un modèle pour les Afro-Brésiliens. La lutte et l'histoire de Zumbi sont une source importante de force et d'inspiration pour la population nombreuse que constituent les Afro-Brésiliens, le peuple le plus opprimé du Brésil.
Le 20 novembre : Commémoration de Zumbi
Le 20 novembre est commémoré en tant que Journée de la Conscience Noire au Brésil en hommage à Zumbi dos Palmares.
Figure emblématique de la culture Afro-Brésilienne, Zumbi dos Palmares est considéré comme un symbole de la résistance à l'esclavage et de la volonté d'émancipation, et le leader du quilombo le plus réussi de l'histoire du Brésil.
L'idée de la célébration avait été initialement envisagée par le poète et chercheur Afro-Brésilien Oliveira Silveira (1941-2009). Avant 1971, le gouvernement brésilien avait résolu de fixer la date du 13 mai pour la commémoration annuelle de l'abolition de l'esclavage au Brésil en 1888. Mais pour Oliveira et bien d'autres activistes Afro-Brésiliens, le 13 mai n'était pas une journée de célébration pour les Afro-Brésiliens.
Lorsque l'esclavage fut aboli en 1888, au lieu de vivre la jubilation officiellement proclamée de la liberté, les personnes asservies ont fait face à une catastrophe économique. Ils étaient simplement abandonnés à leur sort, sans terre, sans ressources et sans éducation. Et c'est en grande partie là où se trouvent encore aujourd'hui de nombreux descendants des personnes asservies.
Bien qu'en 1971, les Afro-Brésiliens fussent officiellement libres depuis 83 ans, les conditions de vie de nombreux Afro-Brésiliens n'avaient pas beaucoup changé depuis l'ère de l'esclavage. La pleine citoyenneté et donc la véritable liberté n'étaient pas encore officiellement acquises. Oliveira et son groupe ont donc résolu de choisir une date plus symbolique pour la population Afro-Brésilienne.
En 1978, le 20 novembre a été choisi, par divers groupes d'organisations Brésiliennes de défense des droits civiques des Noirs, collectivement connus sous le nom de MNU - Mouvement Noir Unifié (Movimento Negro Unificado), pour coïncider avec la date de l'assassinat de Zumbi dos Palmares le 20 novembre 1695.
Depuis l'abolition de l'esclavage en 1888, le Brésil failli à la tâche pour ce qui est de traiter des les crimes perpétrés durant l’esclavage. Et les établissements exclusifs du pays et le tissu social raciste témoignent de la persistance de la domination racialisée jusqu'à ce jour. L'esclavage continue d'exister sous toutes sortes de formes et de nombreux Afro-Brésiliens restent piégés dans un cycle de violence et de travail forcé - l’héritage de la traite des esclaves au Brésil.
C'est une triste réalité que des millions d'Afro-Brésiliens vivent encore dans les mêmes conditions précaires que leurs ancêtres ont connues il y a 134 ans. Les cabanes de favelas pauvres qui peuplent la périphérie des grandes villes du Brésil ressemblent à celles du XIXe siècle et les Afro-Brésiliens ne font pas encore partie intégrante de la société brésilienne.
Pour la jeunesse Afro-Brésilienne, le Brésil n'offre pas d'autre perspective que le cycle de violence enraciné dans l'ère de l'esclavage - à savoir, la rébellion contre une société hostile et la violence les unes envers les autres.
L'union fait la force
Steve Biko (1946 - 1977), le fondateur du Mouvement de la Conscience Noire et l'un des leaders les plus éminents de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud jusqu'à son assassinat en 1977, a dit quelque chose de pertinent dans “J'écris ce que j'aime: une sélection de ses écrits”.
Nous sommes opprimés parce que nous sommes Noirs. Nous devons utiliser ce même concept même pour nous unir et réagir en tant que groupe cohérent. Nous devons nous accrocher les uns aux autres avec une ténacité qui choquera les auteurs du mal.
Les paroles de Steve Biko restent, aujourd'hui hélas, d'une brûlante actualité comme elles l'étaient à l'époque.
Compte tenu de notre diversité en tant que peuple Noir en Afrique et dans la Diaspora, nous ne tomberons pas toujours d'accord sur tout. Cependant, il y a une chose qui nous unit tous: notre expérience commune des traumatismes historiques et des séquelles psychologiques, physiques, sociales et culturelles de l'esclavage, du colonialisme, de l'apartheid et du néocolonialisme et, par conséquent, notre espoir commun d'un avenir meilleur que notre passé.
Ainsi, nous devons nous efforcer de mieux nous comprendre, de trouver un terrain d'entente et de surmonter les tactiques consistant à diviser pour mieux régner que les colonisateurs et les oppresseurs ont employées contre nous pendant des siècles. #NousSommesPlusFortsEnsemble
Solidarité avec les Enfants Afro-Brésiliens: Le 20 novembre 2022, Journée de la Conscience Noire au Brésil, nous avons tendu la main de la solidarité aux enfants Afro-Brésiliens en organisant un programme d'alimentation des enfants.
La Traite Négrière Transatlantique: Afin de rendre hommage et d'honorer les sacrifices de nos aïeules et de nos aïeux qui se sont battus si vaillamment pour l'abolition de la traite négrière transatlantique (la révolution haïtienne réussie de 1804 et les innombrables insurrections et révoltes à bord des navires contre l'esclavage, y compris les Marrons et les Quilombolas brésiliens) et pour honorer la mémoire des millions d'âmes anonymes qui ont souffert, sont mortes et dont le nom s'est perdu dans l'histoire, nous avons publié une vidéo intitulée La Traite Négrière Transatlantique à l'occasion de la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition, le 23 août, 2019. #NousNoublieronsJamais
Bunmi AwoyinfaHOM
House of Mercy Children's Home Lagos, Nigeria (HOM) est une organisation caritative qui concentre son action sur la faim infantile, la pauvreté infantile, l'itinérance des enfants, l'analphabétisme des enfants et l'aide aux enfants en situation d’urgence.
Tout en essayant d'atténuer les effets de
l'appauvrissement planifié sur nos bénéficiaires à travers nos programmes, nous estimons également que c'est une question de justice
sociale de s'attaquant aux causes profondes des problèmes de l'Afrique et de
proposer des solutions adaptées et efficaces.